Attention, mise à jour 2011 !
Le formulaire E301 est devenu U1, le formulaire E303 est devenu U2.
Pour les salariés expatriés en Europe, la protection contre le chômage nécessite une vigilance toute particulière.
Le principe de la libre circulation des personnes et celui de la non-discrimination du fait de la nationalité autorisent un individu à conserver ses droits (aux allocations de chômage) acquis dans un pays de l’EEE et de les faire valoir dans un autre pays (par exemple la France). Mais attention : un salarié qui voudrait être indemnisé en France doit avoir respecté un certain nombre de conditions dont la connaissance préalable ne semble pas si évidente que cela.
Quelles sont ces conditions préalables ? Au moins trois d’entre elles méritent d’être mentionnées.
Dans tous les cas, le salarié doit s’assurer que la fin de son contrat de travail n’est pas volontaire : il doit être licencié unilatéralement par son employeur. Par exemple, en Belgique, il doit impérativement refuser toute « fin de contrat d’un commun accord » ou autre variante, qui certes lui ouvre le droit aux indemnités, mais seulement après un délai de carence déterminée par l’administration, ce qui fait que la France l’assimile à une fin de contrat volontaire de la part du salarié.
Il doit également s’assurer que la procédure prévue pour un tel licenciement est scrupuleusement respectée. La majorité des pays ont mis en place un formalisme très précis pour les licenciements de la part de l’employeur, qui ne souffre aucun oubli, ni aménagement. Pour cela, le salarié doit vérifier, par exemple auprès du bureau du chômage auprès duquel il s'inscrit, que le licenciement lui ouvre sur place, droit au chômage sans condition.
Ensuite, le salarié doit absolument faire remplir le formulaire E 301 (qui prouve que l'on a travaillé dans l'Union Européenne pendant une durée de ...) ou le E 303 (si la personne a ouvert son droit aux allocations dans le pays, ce document servant à assurer la continuité des droits. On ne peut pas toujours l'obtenir immédiatement : il faut avoir été indemnisé pendant quatre semaines pour recevoir le E303).
Le E301 permet d'exporter ses droits au chômge sous certaines conditions, le E303 permet de toucher pendant trois mois ses allocations chômage en France.
Ce ou ces documents seront exigés dans tous les cas en France. Les obtenir a posteriori n’est pas impossible mais peut se révéler plus difficile une fois de retour en France.
S’il remplit ces conditions, et rentre en France sans y retravailler : il doit s’inscrire comme demandeur d’emploi auprès de l’Assedic et a droit en tout et pour tout à trois mois d’indemnisation (la France paie ces trois mois pour le compte du pays dans lequel la personne a préalablement travaillé). Au-delà de cette période, c’est du côté du RMI qu’il faudra aller voir... C'est le formulaire E303 qu'il faut utiliser.
Si le salarié a retravaillé en France (formulaire E301) entre un jour et quatre semaines et qu'il n'a pas démissionné, il a droit au chômage. Grâce à l’application du principe de totalisation, les mois travaillés à l’étranger sont prise en compte; si tant est qu’il ait cotisé au minimum, à l’étranger, durant une période de 6 mois au cours des 22 derniers mois –mêmes conditions de durée qu’en France- La Direction Départementale du Travail, de l’Emploi et de la formation professionnelle (DDTE) détermine alors un salaire de référence au regard du dernier emploi exercé hors de France, (salaire que la personne aurait perçu en France pour un même emploi) qui sert de base de calcul aux indemnités chômage.
Si la personne a travaillé en France plus de quatre semaines et n'a pas démissionné, le même principe de totalisation s’applique, mais cette fois la base de calcul de l’indemnisation est le salaire perçu en France. La durée suit les mêmes règles que précédemment. Petite astuce : le salarié a tout intérêt à négocier avec sa société de faire sa période de préavis en France.
Finalement, si les gestionnaires des Ressources Humaines responsables de l'expatriation doivent avoir une connaissance de plus en plus pointue dans des domaines de plus en plus spécialisés, le salarié expatrié ne semble pas, non plus, y échapper.Et dans ce domaine , il est bien le premier concerné !
NB : les informations ci-dessus n'ont pas été intégralement mises à jour après l'entrée en vigueur du règlement 883/2004.
Françoise Menou
Indemnites Assedic apres retour en France E301
Bonjour,
Apres 5 ans passes en Angleterre (travail a temps plein), je retourne en France ou je travaille 7 mois. Je m'adresse donc aux assedic et je transmet tous les papiers necessaires (E301). Petit probleme cependant pour le calcul de mes indemnites, il s'est fait sur la base de mon salaire en France et sur la duree de ce dernier. Par consequent mon indemnite est minime et ne me permet pas de faire face aux depenses. Cela va il me semble a l'encontre du principe de l'egalite des droits. Effectivement, si au lieu de travailler en Angleterre j'avais travaille en France, mes indemnites auraient ete bien plus elevees (plus du double) !
N'hesitez pas a me contacter si vous avez des explications ou des conseils.
Myriam