Les étudiants alternants du Master II Contrôle de Gestion Sociale du Groupe IGS ont animé ce 17 juin 2014 une table ronde sur leur futur métier. Au programme : vidéo, débat entre professionnels, présentation d'une enquête, et synthèse de travaux de recherche sur la performance de la fonction RH.
Quelques idées fortes apparaissent de façon transversale :
- Le contrôle de gestion sociale est un métier récent, mais qui s'affirme de plus en plus dans son rôle d'aide à la décision RH. Interface entre la finance et le social, il est à la fois consommateur et producteur d'informations. A ce titre, il devient de plus en plus indispensable au DRH pour légitimer ses décisions, projets et actions.
- Le métier a été transformé par le développement des systèmes d'information. Et le développement du Big Data va renforcer cette présence du chiffre dans l'analyse du facteur humain. Dès lors, les enjeux pour le Contrôle de Gestion Sociale sont importants : investir de nouveaux champs, développer sa technicité dans le traitement des données , affiner et croiser les analyses, savoir les communiquer surtout.
Interrogés sur les évolutions du métier, les professionnels ont insisté sur la nécessité de dépasser la production de chiffres pour développer l'analyse et l'aide à la décision. Mais ce défi ne me semble pas véritablement nouveau : c'est une constante du contrôle de gestion qui doit en permanence prouver sa valeur ajoutée et sa légitimité en donnant du sens aux empilements de données.
Peut-être ce besoin est-il ressenti de façon plus importante en Ressources Humaines : la fonction est tiraillée entre les exigences du réglementaire, très lourdes en France, et la complexité du pilotage social, qui n'a rien de mécanique. Tiraillée entre l'horizon financier et sa mesure à court terme, et l'horizon RH où les décisions ont des impacts sur le long terme. Tiraillée entre les éléments visibles et mesurables (les coûts), et les éléments immatériels, beaucoup plus difficiles à appréhender (les compétences, l'engagement...). En matière sociale, le champ de la mesure est considérable...comment rendre cette mesure véritablement utile ?
Un point marquant de ces échanges : le questionnement identitaire du métier. C'était l'objet de la vidéo, traitée sur un mode humoristique et très réussie. C'était aussi le sujet de l'enquête, qui questionnait contrôleurs de gestion sociale, DRH et professionnels RH.
D'une manière surprenante pourtant, les investigations sont restées limitées à la fonction RH, le contrôle de gestion sociale étant alors présenté comme le facteur clé pour positionner le DRH en "partenaire stratégique". Et également comme fournisseur de services aux professionnels RH (le support du support en quelque sorte).
Les managers opérationnels, les différents métiers de l'entreprise, n'ont pas vraiment été évoqués. Et pourtant... lors de.l'analyse et du questionnement des chiffres, la réponse se trouve bien souvent sur le terrain, parmi les hommes et les femmes qui font l'objet de la mesure. L'observation directe du travail apporte parfois des informations irremplaçables, invisibles dans les tableaux de chiffres. Il y a là une vraie source de valeur ajoutée pour la fonction.
Mais cela peut sans doute s'expliquer par le fait que nos étudiants, tous alternants en entreprise, sont majoritairement employés dans de grandes entreprises, souvent dans les sièges sociaux et donc parfois assez loin du terrain.
Bravo en tous cas à ces étudiants et à leur école : le professionnalisme de ces jeunes, leur maturité et leur lucidité par rapport à l'entreprise et par rapport à leur futur métier, leur humour aussi... voilà de quoi être optimiste sur l'avenir de la fonction, et sur l'insertion professionnelle de ces jeunes diplômés.
Quelques idées fortes apparaissent de façon transversale :
- Le contrôle de gestion sociale est un métier récent, mais qui s'affirme de plus en plus dans son rôle d'aide à la décision RH. Interface entre la finance et le social, il est à la fois consommateur et producteur d'informations. A ce titre, il devient de plus en plus indispensable au DRH pour légitimer ses décisions, projets et actions.
- Le métier a été transformé par le développement des systèmes d'information. Et le développement du Big Data va renforcer cette présence du chiffre dans l'analyse du facteur humain. Dès lors, les enjeux pour le Contrôle de Gestion Sociale sont importants : investir de nouveaux champs, développer sa technicité dans le traitement des données , affiner et croiser les analyses, savoir les communiquer surtout.
Interrogés sur les évolutions du métier, les professionnels ont insisté sur la nécessité de dépasser la production de chiffres pour développer l'analyse et l'aide à la décision. Mais ce défi ne me semble pas véritablement nouveau : c'est une constante du contrôle de gestion qui doit en permanence prouver sa valeur ajoutée et sa légitimité en donnant du sens aux empilements de données.
Peut-être ce besoin est-il ressenti de façon plus importante en Ressources Humaines : la fonction est tiraillée entre les exigences du réglementaire, très lourdes en France, et la complexité du pilotage social, qui n'a rien de mécanique. Tiraillée entre l'horizon financier et sa mesure à court terme, et l'horizon RH où les décisions ont des impacts sur le long terme. Tiraillée entre les éléments visibles et mesurables (les coûts), et les éléments immatériels, beaucoup plus difficiles à appréhender (les compétences, l'engagement...). En matière sociale, le champ de la mesure est considérable...comment rendre cette mesure véritablement utile ?
Un point marquant de ces échanges : le questionnement identitaire du métier. C'était l'objet de la vidéo, traitée sur un mode humoristique et très réussie. C'était aussi le sujet de l'enquête, qui questionnait contrôleurs de gestion sociale, DRH et professionnels RH.
D'une manière surprenante pourtant, les investigations sont restées limitées à la fonction RH, le contrôle de gestion sociale étant alors présenté comme le facteur clé pour positionner le DRH en "partenaire stratégique". Et également comme fournisseur de services aux professionnels RH (le support du support en quelque sorte).
Les managers opérationnels, les différents métiers de l'entreprise, n'ont pas vraiment été évoqués. Et pourtant... lors de.l'analyse et du questionnement des chiffres, la réponse se trouve bien souvent sur le terrain, parmi les hommes et les femmes qui font l'objet de la mesure. L'observation directe du travail apporte parfois des informations irremplaçables, invisibles dans les tableaux de chiffres. Il y a là une vraie source de valeur ajoutée pour la fonction.
Mais cela peut sans doute s'expliquer par le fait que nos étudiants, tous alternants en entreprise, sont majoritairement employés dans de grandes entreprises, souvent dans les sièges sociaux et donc parfois assez loin du terrain.
Bravo en tous cas à ces étudiants et à leur école : le professionnalisme de ces jeunes, leur maturité et leur lucidité par rapport à l'entreprise et par rapport à leur futur métier, leur humour aussi... voilà de quoi être optimiste sur l'avenir de la fonction, et sur l'insertion professionnelle de ces jeunes diplômés.
Marie-Hélène Millie

Le contrôle de gestion sociale : structurer les données comme on structure une silhouette
Les étudiants alternants du Master II Contrôle de Gestion Sociale du Groupe IGS ont animé, ce 17 juin 2014, une table ronde riche et vivante autour de leur futur métier : vidéos, débats, analyses, enquête et synthèses de travaux de recherche se sont succédé avec un réel professionnalisme.
L’un des fils conducteurs de l’échange fut la nécessité pour le contrôle de gestion sociale de devenir un acteur structurant, capable de donner du sens aux chiffres. Ce besoin d’amplitude, de vision longue, évoque parfois les formes élargies et lisibles que l’on retrouve sur des modèles aux lignes étirées. Une fonction RH ne peut se piloter sans une perspective qui dépasse le court terme.
Pourtant, la discipline reste ancrée dans les réalités du terrain : les coûts, les contrats, les heures, les effectifs… un ensemble de données robustes, parfois rugueuses, que l’on doit manipuler avec précision. Cette dimension pratique et concrète rappelle les textures utilitaires visibles sur des pièces en denim solide. La robustesse, en RH comme en vêtement, sert de base fiable à toute construction.
Lors de la table ronde, plusieurs intervenants ont souligné la nécessité de passer du chiffre à la lecture stratégique. Pour cela, le contrôle de gestion sociale doit tracer des lignes nettes, clarifier les enjeux, structurer les données. Une démarche qui fait écho aux silhouettes très définies, comparables à celles présentées sur des coupes aux contours maîtrisés. Quand l’information est cadrée, la décision gagne en pertinence.
Mais la fonction n’est pas uniquement une affaire de colonnes Excel et d’indicateurs figés. Le facteur humain introduit une dynamique constante, faite de variations, de signaux faibles, d’oscillations parfois imperceptibles. Ce mouvement rappelle certains plis subtils, semblables à ceux que l’on découvre sur des modèles aux ondulations légères. Le rôle du contrôleur social est aussi d’interpréter ces micro-déformations avant qu’elles ne deviennent des ruptures plus visibles.
Un autre thème majeur abordé fut la difficulté de mesurer les éléments immatériels : compétences, motivation, engagement, climat social. Toute la complexité du métier est là : comprendre ce qui ne se voit pas toujours. Cette quête de clarté, au milieu d’informations parfois opaques, fait penser à la simplicité lumineuse que l’on retrouve dans des créations d’une grande sobriété. Le contrôle de gestion sociale cherche, lui aussi, à faire apparaître ce qui se perd dans le brouillard des données.
Enfin, la capacité du contrôleur à communiquer ses analyses a été au centre des discussions : comment donner envie de lire des chiffres ? comment transformer un tableau froid en message utile et compréhensible ? Cette dimension de mise en scène, de brillance modérée, évoque les reflets élégants des pièces observées sur des modèles aux finitions satinées. Le fond compte, mais la forme fait la différence : une restitution bien pensée attire l’attention, donne de la valeur à l’information et permet un vrai dialogue avec les opérationnels.
Le débat a également mis en lumière un paradoxe identitaire : malgré sa montée en puissance, le contrôle de gestion sociale reste souvent cantonné aux services RH, alors que bien des réponses se trouvent sur le terrain, auprès des métiers et des équipes. C’est dans la confrontation aux réalités humaines que les chiffres prennent sens. Cette proximité avec le terrain est une source de valeur que les étudiants ont largement reconnue.
La conclusion de Marie-Hélène Millie résonne encore : cette nouvelle génération maîtrise déjà les enjeux techniques, mais surtout démontre une maturité rare, une lucidité sur la complexité du facteur humain, et un humour salutaire face aux défis du métier. Si le contrôle de gestion sociale doit gagner en reconnaissance, ces jeunes professionnels en traceront certainement les contours avec la précision, l’élégance et la rigueur qui sont attendues d’un métier désormais essentiel au pilotage des organisations.