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 Expatriation et identité

Le regard d'Amin Maalouf

  • ulysse
  • Dimanche 27/08/2006
  • 13:34
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Pourquoi une rubrique «  Technorati  » sur ce blog consacré à l’expatriation et plutôt orienté sur les aspects pratiques et professionnels ? Et  comment relier ces deux notions ? Sans trop savoir quelle direction nous allions prendre, nous avons eu envie de nous dégager des sujets purement matériels pour évoquer ce que d’autres que nous ont pu dire (et bien mieux que nous n’aurions su le faire)  sur les questions de l’exil, du déracinement, du départ ou du retour, de l’identité …

Donc, au gré de notre humeur ou de nos trouvailles, nous vous proposerons ce qui nous a fait réagir, ce qui nous a émues en écho à notre propre situation d’expatriation. Pas d’explication de texte - ce n’est pas notre métier-, juste quelques mots ou phrases offerts, où chacun puisera ce qui lui convient .

Pour débuter, quelques extraits de l’ouvrage : « Les Identités Meurtrières » d’Amin Maalouf . Ses premières pages sur la notion d’identité :

«  L’identité de chaque personne est constituée d’une foule d’éléments qui ne se limitent évidemment pas à ceux qui figurent sur les registres officiels. Il y  a bien sûr pour la grande majorité des gens, l’appartenance à une tradition religieuse ; à une nationalité, parfois deux ; à un groupe ethnique ou linguistique ; à une famille plus ou moins élargie ; à une profession ; à une institution ; à un certain milieu social…Mais la liste est bien plus longue encore , virtuellement illimitée : on peut ressentir une appartenance plus ou moins forte à une province, à un village, à un quartier, à un clan, à une équipe sportive ou professionnelle, à une bande d’amis, à un syndicat , à une entreprise, à un parti, à une association, à une paroisse, à une communauté de personnes ayant les mêmes passions , les mêmes préférences sexuelles, les mêmes handicaps physiques , ou qui sont confrontées aux mêmes nuisances .

Toutes ces appartenances n’ont évidemment pas la même importance, en tout cas pas au même moment. Mais aucune n’est totalement insignifiante.»

Amin Maalouf poursuit un peu plus loin : « A toutes les époques, il s’est trouvé des gens pour considérer qu’il y avait une seule appartenance majeure, tellement supérieure aux autres en toutes circonstances qu’on pouvait légitimement l’appeler « identité ». Pour les uns, la nation, pour d’autres la religion ou la classe. Mais il suffit de promener son regard sur les différents conflits qui se déroulent à travers le monde pour se rendre compte qu’aucune appartenance ne prévaut de manière absolue. Là où les gens se sentent menacés dans leur foi, c’est l’appartenance religieuse qui semble résumer l’identité entière. Mais si c’est leur langue maternelle et leur groupe ethnique qui sont menacés, alors ils se battent farouchement contre leurs propres coreligionnaires …Souvent l’identité que l’on se proclame se calque –en négatif- sur celle de l’adversaire. »

Bien sûr, les propos du livre abordent des thèmes bien plus lourds que ceux qui touchent à notre situation d’expatrié, explorant ainsi en quoi la notion d’identité peut devenir meurtrière. Mais …j’ai toujours été stupéfaite d’observer la tendance naturelle des expatriés originaires d’un même pays à se regrouper, même lorsque la langue du pays d’accueil n’est pas un obstacle à la communication locale. On tisse facilement des liens avec ses compatriotes , on se lie avec des personnes vers lesquelles, peut être , on ne se serait pas spontanément dirigé dans notre pays d’origine.

Sans doute, loin de chez nous, cette notion de « pays d’origine »  recouvre-t-elle  une dimension plus importante dans le patchwork que constitue notre identité…

Marie-Hélène Millie


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