Début décembre 2006 ECA International a publié les résultats de son enquête biannuelle sur le coût de la vie au niveau mondial. Objectif de ce type d’études : permettre aux entreprises de calculer les primes allouées aux expatriés en compensation des différentiels sur les prix d’un pays à l’autre.
Quels résultats ?
- Trois villes africaines parmi les cinq villes les plus chères qui sont dans l’ordre : Harare (Zimbabwe), Luanda (Angola), Oslo (Norvège), Moscou (Russie), Kinshasa (République Démocratique du Congo).
- Paris est à la 23ème place mondiale et à la 12ème place européenne, Londres au 17ème rang mondial et au 10ème rang européen. En Europe, les villes de l’Est sont les moins chères. - Parmi les 20 villes les plus chères au monde on trouve : 4 villes suisses, 4 villes des pays d’Europe du Nord, 5 villes africaines, 3 japonaises, 1 coréenne.
- Plus de détails : http://www.eca-international.com/Asp/ViewArticle2.asp?ArticleID=174
Dans l’analyse des résultats, ECA International souligne à juste titre l’impact des variations de taux de change et des variations de l’inflation. Ainsi Harare (ville la plus chère) a enregistré une inflation annuelle de 1500 % !
Quelle méthode ?
Les coûts ont été relevés dans 220 villes du monde, sur la base d’un panier de 125 biens de consommation et services excluant les dépenses relatives au logement, à l’achat d’un véhicule et à la scolarité. Cette option peut être justifiée par le fait que ces dépenses sont souvent prises en charge (au moins en partie) par l’employeur des expatriés.
Quelques commentaires personnels…
Ces études font partie des outils incontournables dans l’élaboration de la rémunération des expatriés : difficile de ne pas tenir compte des différentiels de coût de la vie lorsqu’on expédie des familles entières dans des pays plus coûteux que leur pays d’origine. Et ceci est d’autant plus vrai que la plupart des entreprises construisent la rémunération d’expatriation sur la base du pays de départ (Une solution parmi d’autres…mais c’est un autre sujet !).
Dans quelle mesure peut-on se fier aux résultats obtenus ? Et comment adapter sa politique de rémunération à un classement qui peut fluctuer au gré des variations de change et d’inflation ? Cela nécessite une grande flexibilité …
La comparabilité comporte un certain nombre de limites. Une autre étude en apparence proche sur le plan de la méthodologie a été élaborée en 2006 par l’Union des Banques Suisses (UBS) : « Une comparaison du pouvoir d’achat dans le monde ». Cette étude hisse aux cinq premiers rangs des villes les plus chères : Oslo, Londres, Copenhague, Zurich, Tokyo. Moscou est au 41 rang pour l’UBS et au 4ème rang pour ECA ! Bien sûr, les critères de calcul ne doivent pas être identiques mais lesquels faut-il retenir en définitive ? Comment arbitrer ? L’UBS note d’ailleurs dans son rapport que les prix relevés dans une même ville peuvent varier en fonction des quartiers, des circuits de distribution et des enquêteurs : ainsi dans la mesure où les produits du panier ne sont pas tous présents dans toutes les marques dans tous les pays du monde (sauf pour certains produits comme le Coca-Cola !), les enquêteurs relèvent les prix des produits qu’ils jugent similaires (4 yaourts nature…).UBS a ainsi relevé des différences notables selon que les évaluations étaient faites par des locaux, des expatriés, des étudiants …qui chacun introduisent un biais lié à leur propre mode de consommation .
La rigueur scientifique semble donc difficile à respecter et, la détermination du coût le plus juste , le plus parfait, semble illusoire, comme dans tant d’autres domaines en gestion. Mais ces indices et enquêtes ont le mérite de dégager des grandes tendances. A suivre dans le temps, en comparant les enquêtes entre elles et en les alliant à l’expérience…
Marie Hélène Millie
Bonjour,
Merci pour votre site internet et pour toute la richesse de vos articles.
Préparant un départ en contrat local en Chine, j'aurais aimé avoir plus d'informations précises sur la différence de coût de vie entre la France et la Chine.
Peut-t'on donner un rapport en % du coût de vie France ?
Merci pour votre aide,